Il y a toujours eu des références, des concepts, des idées, des mots sur-utilisés dans les entreprises. A tel point qu’on ne sait parfois plus trop de quoi il s’agit quand on parle d’innovation dans les entreprises. Aujourd’hui, le risque pour les entreprises est de s’accrocher à des modes de fonctionnement datant d’une époque facilement prospère. L’environnement de 2015 n’est pas tendre. Innover y va de la survie des entreprises…
On a eu Marketing, Qualité totale, Communiquer, Motiver les équipes, etc. Aujourd’hui, c’est Innover, Innovation, Innovant qui sont déclinés sous de multiples facettes. En soi, ce n’est pas un souci quand il s’agit d’exemples concrets, mais souvent les surutilisations deviennent de la cosmétique, des paillettes, pour faire comme si… on savait, on faisait, on utilisait.
A quoi pensons-nous dès que nous entendons Innovation ?
A Steve Jobs, le saint patron dont on vend des médailles à toutes les sauces. Paix à son âme. Aux start-ups qui par nature perdent de l’argent, car une fois qu’elles n’en perdent plus elles ne sont des start-ups. Aux départements de R&D (Recherche et Développement) des grandes entreprises qui investissent en ressources humaines et en budget dans des proportions souvent inatteignables pour les PME.
Et pourtant… l’innovation est la clé de la réussite des entreprises aujourd’hui :
Quel que soit leur savoir-faire, leur histoire, les aléas qu’elles ont traversés. Petit Bateau, les Chocolats Weiss, pour n’en citer que des connues. P.A.T (Plant Advanced Technologies) à Nancy qui développe de nouveaux modèles et bioprocédés pour la production de protéines thérapeutiques. Siel Bleu, groupe associatif qui amène de l’activité aux personnes âgées. Essilor qui équipe 1 milliard de personnes et travaille sur des lunettes à 2 dollars pour les 2,5 milliards de personnes qui n’ont pas les moyens de corriger leur vue. Ce sont aussi les bars à ongles qui se développent partout. Les espaces de coworking pour que les indépendants ne soient plus isolés. Ce sont les éditeurs du Nord Pas de Calais qui se regroupent pour développer et faire connaître l’édition régionale
Les exemples ne manquent pas. Pourtant innover peut encore paraître opaque et faire peur. On peut craindre de perdre de l’argent et de déstabiliser certains équilibres, plus ou moins stables d’ailleurs.
Alors finalement Innover c’est quoi ? un état d’esprit et des méthodes.
Un état d’esprit qui couvre une curiosité certaine :
pour les actions actuelles, les projets des écoles de design, pour tous ceux qui trouvent des réponses aux besoins explicites (les personnes âgées ont tendance à ne plus avoir d’activités physiques, cf. Siel Bleu), en creux des tendances sociétales (une identité fièrement française, cf. petit bateau) ou internes à l’entreprise (Michelin qui met en place une plateforme pour recueillir les idées des salariés).
C’est mettre la démarche d’innovation au service du développement humain. Une innovation technologique, par exemple, souvent n’est qu’un moyen entre un individu (un ingénieur, un vendeur, un chef d’entreprise) et un autre (un client, un utilisateur, un usager, un patient).
C’est penser à développer des produits et des services intelligents et utiles aujourd’hui.
C’est savoir utiliser ses échecs pour rebondir. Il ne s’agit pas là d’un vœu pieux, il s’agit de creuser les raisons des flops pour développer de meilleures solutions adaptées au contexte et aux besoins. Et maintenir l’énergie.
C’est partager : travailler à plusieurs, croiser les expertises…
Les méthodes : la boite à outils des innovateurs.
Les méthodes sont nombreuses : il vaut mieux en avoir plusieurs, les renouveler et les utiliser à bon escient. Elles empruntent à la créativité, au design, aux ressources humaines, aux nouvelles technologies, mais aussi aux juristes, aux gestionnaires, aux chefs d’ateliers. Le principe de fond est d’avancer en mode projet avec des objectifs, un planning, de la souplesse, les équipes, les valeurs de l’entreprise. En clair, ça ne sert à rien de demander à des financiers de venir en jean-baskets sous prétexte de décontraction créative ; comme ça ne sert à rien de vouloir mettre en place de nouvelles offres de services sans impliquer les commerciaux.
Les méthodes utilisées avec souplesse ont l’atout majeur d’identifier les zones d’efforts et les zones de confort de chaque partie prenante. Elles permettent de potentialiser sur les secondes et de trouver ce qui viendra en renfort des premières.
Oui, innover est une condition sine qua non de la survie des entreprises et si cela mobilise en vous des efforts considérables, il est alors nécessaire de trouver vos zones de confort pour vous donner de l’élan.
Avec tous mes vœux sincères de projets innovants.
Nathalie Ancelin est consultante en Innovation. Elle accompagne les petits, moyennes et grandes entreprise à transformer leurs idées en produits ou services à valeur ajoutée. Pour en savoir plus sur ce qu’elle vous propose, c’est par ici…