Dans les temps troublés que nous vivons, les traditions de Noël prennent pour moi un écho amplifié… J’avais envie de partager avec vous…
Moment du solstice d’hiver, moment où les jours commencent à rallonger, cette période est depuis très longtemps période de retour sur soi, de réflexion…
Le rite est ancien, on le trouve dans les traditions celtes avec l’enfantement du fils de la déesse mère à minuit dans une caverne. L’empereur Aurélien, décrète le 25 décembre comme la date de célébration du « jour de la naissance du soleil invaincu »…
Oui, la période de Noël est celle de la renaissance secrète – sacrée – de la Lumière… Pas étonnant que les Chinois la considèrent comme une période de conception propice, pas étonnant que les Berbères célèbrent à ce moment de l’année un rite de purification de la maison, un moment où on se rassasie pour écarter la famine…
C’est le temps de l’Ours chez mes amis amérindiens, le temps du Nord. C’est une période de repos qui permet de se retrouver, de se recentrer, pour mieux repartir vers de nouvelles directions, plus tard. C’est pour le moment, période de repos, de tranquillité, pour laisser aller le passé et mieux embrasser le futur… Le solstice d’hiver est au coeur de la nuit, le commencement de l’éveil de l’Etre à la Lumière…
Les traditions amérindiennes me touchent et ce n’est pas nouveau. Alors, j’ai eu envie de vous raconter cette fable amérindienne. Je la tiens d’un de nos collègues, Jean H. Gagnon éminent spécialiste de la franchise au Québec. Il la tient de ses ancêtres amérindiens et m’a autorisée à la relater. Je vous la rapporte avec mes mots à moi…
Krik-Krak* !
Un jour, les couleurs du monde entier commencèrent à se quereller : chacune d’entre elles pensait être la plus importante, la plus belle, la plus magnifique… Elles faisaient un bruit tellement assourdissant que le Ciel en entendit l’écho…et décida sur le champ de se faire entendre…
Un éclair aveuglant déchira le ciel, un tonnerre assourdissant s’abattit sur le monde et la pluie lâcha ses grandes eaux sur la terre. Des torrents d’eaux mêlés d’éclairs et de tonnerre s’abattirent sur le monde semant l’effroi chez les couleurs… terrorisées celles-ci se rapprochèrent les unes des autres pour se protéger, se réconforter.
C’est alors, que la Pluie prit la parole :
« Vous êtes stupides de vous disputer entre vous, vous devriez plutôt vous rapprocher encore plus et venir à moi vers le Ciel. Le Grand Esprit vous aime toutes autant les unes que les autres. Avec vous toutes et pour vous le prouver, il va dessiner un magnifique arc-en-ciel. Cet arc-en-ciel sera aussi étendu que le Ciel lui-même …Vous saurez ainsi que vous pouvez toutes vivre en paix, en étant différentes et en ayant chacune vos particularités, votre singularité ! »
Depuis lors, chaque fois que le Grand esprit envoie un orage pour laver le monde, il étend ensuite un grand arc-en-ciel. Voilà un bon moyen de garder en mémoire notre complémentarité, de passer outre nos différences, de comprendre que ce sont des richesses et de nous apprécier les uns les autres.
Krik-Krak*
« La distance entre les êtres est illusion » poursuit Jean H. Gagnon. « C’est l’Amour qui les fait vivre dans une même lumière, qui les rapproche. Considérons la division, la discrimination, l’incompréhension, l’exclusion et la séparation comme de mauvaises habitudes, un aveuglement et une perte de lumière. »
La tradition chrétienne, la tradition dans laquelle j’ai été éduquée, qui m’imprègne et que je pratique, parle du miracle de Noël… Il me plait à penser que ce petit enfant, dont nous célébrons la naissance, est porteur de la Lumière, porteur de l’espoir d’un monde nouveau, d’un monde où toutes les couleurs formeront un magnifique arc-en-ciel ! En toute franchise, c’est cette prière que j’adresse au Ciel et à Esprit de la Forêt …
Je vous souhaite une merveilleuse fête de Noël !
- en Guyane, les contes commencent et souvent terminent par Krik-Krak
